DÉFICIENCES INTELLECTUELLES, TROUBLES COGNITIFS… POURQUOI LES PÉDAGOGIES SENSORIELLES APPORTENT DES SOLUTIONS…
Les pédagogies sensorielles, sensibles ou décalées sont particulièrement pertinentes pour les publics en situation de handicap, qu’il s’agisse de déficience intellectuelle, de troubles cognitifs, d’autisme, de handicaps sensoriels ou psychiques. Voici pourquoi.

1. Elles valorisent l’expérience plutôt que la performance cognitive
Les visites traditionnelles s’appuient souvent sur l’écoute d’un discours, l’abstraction et la mémorisation. Pour des publics présentant une déficience mentale ou cognitive, ces formats peuvent être exigeants.
Les pédagogies sensorielles reposent au contraire sur l’exploration, le concret, le rythme propre de chacun, ce qui :
- réduit la charge cognitive,
- permet d’apprendre sans passer par des concepts trop complexes,
- favorise la compréhension par l’expérimentation.
L’expérience prime sur la performance intellectuelle : chacun peut réussir, comprendre et participer.

2. Elles mobilisent plusieurs canaux d’accès au savoir
Les approches multisensorielles — toucher, son, mouvement, odeur, manipulation — ouvrent plusieurs portes d’entrée à la connaissance.
Cela compense les difficultés liées à un sens ou à une fonction cognitive :
- Pour les personnes déficientes intellectuelles, le concret facilite l’ancrage de l’information.
- Pour les personnes autistes, la stimulation sensorielle contrôlée peut aider à se repérer et à s’apaiser.
- Pour les personnes malvoyantes, les médiations tactiles ou sonores donnent un accès réel aux œuvres.
Plus la médiation offre des chemins variés, plus elle devient inclusive.

3. Elles encouragent la participation active et la valorisation de soi
Les dispositifs sensibles ou décalés invitent les visiteurs à :
- manipuler,
- choisir,
- exprimer une émotion,
- jouer un rôle,
- se déplacer librement.
Pour des publics souvent perçus comme « spectateurs passifs » dans les institutions culturelles, ces formats permettent de reprendre le pouvoir d’agir, de devenir acteur de sa visite.
Cela renforce l’estime de soi, la confiance, et l’envie de revenir.

4. Elles s’adaptent mieux à l’hétérogénéité des handicaps
Un groupe de visiteurs en situation de handicap n’est jamais homogène.
Les pédagogies classiques imposent souvent un tempo unique.
Les pédagogies sensibles, au contraire :
- laissent de la place au rythme individuel,
- acceptent la spontanéité et les digressions,
- autorisent les pauses,
- favorisent les interactions informelles.
Cette souplesse est essentielle pour que chacun puisse vivre l’expérience à son niveau.

5. Elles créent un cadre plus sécurisant et apaisant
- Beaucoup de dispositifs sensibles reposent sur :
- des espaces calmes,
- des gestes doux,
- des matériaux rassurants,
- des médiateurs formés à l’écoute.
Pour des publics fragiles, anxieux, ou présentant des troubles du comportement, un cadre sensoriel maîtrisé contribue à réduire le stress et à rendre la visite réellement confortable.

6. Elles valorisent l’émotion et la subjectivité
Pour des personnes dont la parole ou le raisonnement abstrait peut être difficile, les pédagogies sensibles reconnaissent que ressentir, c’est déjà comprendre.
Elles proposent une légitimité à l’émotion, au silence, aux réactions spontanées — ce qui ouvre une place qui leur était parfois refusée.
En résumé
Oui, ces pédagogies constituent souvent les formes de médiation les plus inclusives.
Elles permettent :
-
d’apprendre autrement,
-
de sentir plutôt que d’abstraire,
-
de participer activement,
-
de s’exprimer différemment,
-
et d’habiter le musée avec dignité et plaisir.
Bruno TAMAILLON, le 27 Novembre 2025.
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